Après des jours d’incertitude, le Festival Amani, prévu à Goma du 15 au 17 novembre, a été officiellement ré-autorisé par les autorités locales, marquant un revirement inattendu. La mesure d’annulation, initialement prise le 12 novembre en raison de préoccupations sécuritaires, a été levée dans un communiqué signé par le maire de Goma, Faustin Kapend Kamand, qui assure que « la situation sécuritaire est désormais gérable.
Ce revirement redonne espoir aux organisateurs et aux habitants de la région, pour qui cet événement représente bien plus qu’un simple festival.Dans le communiqué officiel publié ce vendredi, il est précisé :« La mesure d’annulation du Festival Amani est levée. Ainsi, la date de sa tenue sera communiquée incessamment par l’organisateur. En conséquence, bien que le festival soit maintenu, il reste suspendu à une nouvelle planification, en raison du départ de plusieurs artistes qui avaient déjà rejoint Goma. Une réorganisation est nécessaire pour permettre à cet événement de se tenir dans les meilleures conditions, et une réunion est en cours entre les organisateurs et les autorités pour définir les prochaines étapes.Un symbole de résilience pour la région Vianey Bisimwa, président du festival, avait auparavant exprimé son désarroi face à l’annulation, en rappelant le rôle de cet événement comme moteur d’espoir et de résilience pour les habitants. Exiger d’un festival qu’il reconquiert le territoire, c’est trop. Mais attendre de lui qu’il apporte de l’espoir aux gens qui souffrent, c’est ce que nous faisons depuis neuf ans », a-t-il déclaré.
Depuis sa création, le Festival Amani a été un pilier de cohésion sociale et culturelle dans une région marquée par des conflits. En accueillant chaque année des milliers de visiteurs, il offre une scène aux talents locaux et se veut un espace de paix et de fraternité pour les populations locales.Une mobilisation autour de la paix et de la culture Des nombreuses personnalités et artistes de renom, tels que Innoss’B, Tiken Jah Fakoly, Lokua Kanza, Youssoupha, Claudy Siar et Didier Awadi, ont signé une pétition intitulée « Pour la culture, pour la paix et pour l’espoir », appelant à soutenir le festival. Ce texte, largement relayé, souligne le rôle du Festival Amani en tant que vecteur de paix et de cohésion sociale dans une région en quête de stabilité.La décision initiale d’annuler l’événement faisait suite à des manifestations projetées par le Mouvement National Congolais (MNC), un groupe associé au député Erick Lucky Mumbere Bwanapuwa, qui estimait que le festival n’avait pas encore contribué au rétablissement de la paix à Goma. Pour des raisons de sécurité, les autorités locales avaient jugé prudent d’annuler aussi bien le festival que la marche du MNC. Cependant, les organisateurs insistent sur la portée culturelle et pacifique de l’événement. »
« Le festival permet aux populations de se rassembler et de raviver leur sentiment d’appartenance et de fierté », rappellent-ils, tout en soulignant les conséquences économiques et l’impact d’une annulation sur l’image de la ville.Une nouvelle date à Fixer les regards sont désormais tournés vers les autorités et les organisateurs pour fixer une nouvelle date, permettant à cette 10e édition de se tenir. Depuis ses débuts, le Festival Amani œuvre pour la paix et la culture dans une région troublée. Cette édition symbolique de dix ans d’engagement revêt une importance particulière pour la ville de Goma et ses habitants, qui espèrent voir cette tradition culturelle perdurer et incarner, encore une fois, l’espoir et la résilience.
Albert Raphaël Ahindo
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